Roland c’est tout-en-un, et parfois il s’absente. Quand il dit "je vais le faire", c’est comme si c’était fait.
Un homme, un vieux clown peut-être, probablement un peu “fou” ou simplement décalé, nous parle de ses projets et déclare ne pas vouloir les réaliser. Une sorte de Monsieur Teste ou de Bartleby qui “préférerait ne pas le faire” et bouscule l’ordre des choses. Il dit passer son temps à se définir pour devenir encore. Il dit vivre de promesses et nous en fait, encore et encore, comme une fuite permanente pour lutter ou échapper à quelque chose, on ne sait pas bien à quoi. Le temps, l’espace, les noms, la mémoire et les idées, les lieux, les villes, le passé, le futur… peu à peu tout se combine en une sorte d’éphémère permanent, dans un jardin de “natures mélangées”, moitié végétal moitié digital. Jardin où l’on vit le plus naturellement du monde entre “faire” et “imaginer faire”, où le déjà fait et ce qui reste à faire s’entendent avec ce qui aurait pu se faire, avec ce qu’on peut en faire et ce qui ne se fera pas… Il est question d’une “société de projets” et de gens qui cherchent l’art sans jamais le trouver, de plantes vagabondes et de la fin de la mort vers 2043, entre autres choses. Alain Béhar est venu lire son texte en cours d’écriture lors d’un REBONDS la saison dernière. Voici le spectacle qu’il en a fait.