Ça ne tourne pas parce que c’est rond, c’est rond parce que ça tourne. Si ça tourne, à force c’est rond.
Parmi les pratiques circassiennes, la roue Cyr est une discipline récente. Antagonistes ou fraternels et complices, Juan Ignacio Tula et Stefan Kinsman, comme les deux faces d’une pièce de monnaie s’en emparent magistralement. Ils nous emportent dans une circularité implacable qui transcende la beauté des liens entre eux, la puissance de leurs corps en duo et de leur relation avec ce grand rond permanent qui devient monde, lune, bouée, ou territoire. Mathurin Bolze, qu’on connaît bien, parraine avec enthousiasme ce spectacle et ces jeunes artistes à découvrir.
Né en Suisse, Stefan Kinsman grandit au Costa Rica, où il improvise dans la rue avec des jongleurs, des acrobates et des musiciens. Il fait ensuite ses débuts à l’accordéon avec le groupe de musique folk celtique Istalindar. Après avoir collaboré avec plusieurs troupes de cirque en Amérique centrale, il se lance dans un périple plus solitaire. En passant par la Grande-Bretagne, l’Écosse, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, la France, il trouve l’équilibre parfait entre la manipulation, la danse et l’acrobatie dans la discipline de la roue Cyr, à l’école FLIC de Turin, puis au Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne.