Opus Magnum

par Julie Delille

Dieu est mort.
Curieuse époque où les dieux meurent
Où nous croyons ne plus pouvoir croire
Esseulé·es au milieu du bruit
Matières antagoniques, assourdissants cœurs qui battent
Nous sommes matière qui compte sur soi-même
La matière est vouée à la transmutation
Jusques aux mots – cadavres exquis-
Mort est une autre forme de la vie
Qui ne se déroule pas toujours dans l’ordre que l’on croit
Et revoilà la croyance, celle qui ouvre à la confiance.


Je suis mort parce que je n’ai pas le désir,
Je n’ai pas le désir parce que je crois posséder,
Je crois posséder parce que je n’essaye pas de donner ;
Essayant de donner, on voit qu’on n’a rien,
Voyant qu’on n’a rien, on essaye de se donner,
Essayant de se donner, on voit qu’on n’est rien,
Voyant qu’on est rien, on désire devenir,
Désirant devenir, on vit.

René Daumal

à suivre ici
Fausse route par Anaïs Muller et Bertrand Poncet

Bois de l'Aune | Jas de Bouffan 1bis, Place Victor Schoelcher 13090 Aix en Provence 04 88 71 74 80