Ça trouve et puis ça rompt, on s’en libère quand ça s’installe. Ça danse encore et ça déborde quand c’est déjà dansé, autrement.
Avec des questions éthiques, politiques, philosophiques… Franck Micheletti et ses danseurs du monde font une danse à l’énergie féroce. Dans no.W.here, ils interrogent en duo les conventions et les cadres convenus qui parfois nous enferment et les bousculent. Ils se rêvent toujours en mouvement, imprenables, “hors catégorie”, déplaçant l’image de soi comme de l’autre sitôt qu’elle se fige. Ils s’échappent sans cesse, farouchement libres, pour ainsi dire. Dans Bien sûr, les choses tournent mal, les danseurs et les musiciens en direct font corps et démultiplient leurs forces, quasi guerrières. Ils dansent comme enragés et joyeux, une puissance et une vitalité à briser toutes les chaînes, pour se libérer de la place que le capitalisme prend dans leurs vies, ils disent. Ils en appellent au désordre comme à une opération nécessaire, à un langage qui transforme et nous transforme, à la poésie. Dans les deux cas le plateau nous électrise. En équilibre, ou en déséquilibre entre matière et esprit, entre fiction et document, les corps résistent et bataillent avec le temps, avec l’époque, ils trouvent des issues sensorielles qui débordent de générosité et nous contaminent. On sort de là remonté à bloc.