Le théâtre parfois ouvre des portes closes, chacun la sienne.
Lorsqu’on lui donne carte blanche pour travailler avec quelques détenus de la prison du Pontet, François Cervantes ne sait pas par quel bout prendre la proposition. À la bibliothèque on lui dit qu’ils ne lisent pas de fiction, pas de roman, surtout de la poésie et des autobiographies. Il choisit d’entamer une correspondance avec certains d’entre eux, sans savoir qui ils sont, pendant des mois. Lettre après lettre, une complicité s’installe par l’écriture, qui n’est ni amicale, ni fraternelle, mais juste humaine. Prolongeant cette expérience singulière, voici un texte et un spectacle qui racontent, de façon transparente la relation entre un auteur et un détenu.
Après une formation d’ingénieur, François Cervantes étudie le théâtre à Paris puis à Montréal. Il crée la compagnie l’entreprise en 1986, et en assure la direction artistique, à la recherche d’un langage théâtral qui puisse raconter le monde d’aujourd’hui. L’écriture a toujours été la colonne vertébrale de son travail. La collaboration avec Catherine Germain, depuis plus de 20 ans, a donné lieu à une recherche approfondie sur le travail de l’acteur, notamment dans le domaine du clown et du masque. Une trentaine de spectacles sont créés donnant lieu à plus de 2500 représentations en dans le monde : Europe, Canada, Etats-Unis, Afrique, Inde, Bangladesh, Pakistan, Indonésie, Océan Indien. En 2004, la compagnie s’installe à la Friche la Belle de Mai à Marseille pour y mener un projet de permanence artistique : une troupe, un répertoire, une relation longue et régulière avec le public.