Le cheval et la cantatrice
Mazùt, c’est, comme tous les spectacles de la compagnie Baro d’evel, une plongée dans un univers étrange, à la fois très proche d’un quotidien qui nous serait familier (ici, comme un bureau où deux collègues déplient, trient et rangent des cartes) et toutes sortes de différences mystérieuses qui ouvrent notre imaginaire et nous envoûtent. Ici, les deux interprètes, en quête de l’animal qui sommeille en eux, se métamorphosent à mesure, aux prises avec une réalité qui devient doucement absurde, d’une grande beauté, parfois inquiétante. La fantaisie de leurs dérapages, de leurs fragilités, leur combat dans ce réel burlesque, doux amer et à la poésie organique, nous transportent et nous émerveillent ; ces danses acrobatiques et délicates, nous transportent comme dans quelque rituel inclassable, dans un monde dont le fondement nous échappe, dans une maison de papier et d’encre, de cartes, de plans, de gouttes d’eau menaçantes et joueuses. Dans ce ballet loufoque se mêlent sans relâche danse, acrobaties, chant et musique.