Tandis que coule le fleuve Rio Bravo
Nicolas Bouchaud nous enchante chaque fois, on se souvient au Bois de l’Aune du formidable Un vivant qui passe. Il adapte cette fois avec son complice Eric Didry, et donne vie, à un entretien fleuve entre Serge Daney, figure majeure des Cahiers du cinéma entre autres, critique très influent à Libération, alors malade du sida… et Régis Debray journaliste qui l’interviewe, dans le cadre d’un documentaire réalisé en 1992. Bouchaud ici est presque Daney et nous sommes tous un peu Debray. Il nous raconte sa vie et ses engagements, sa passion du cinéma, des cinémas, l’enfance de son regard, ses engagements… Au-delà d’une transposition scénique de l’interview et d’une interprétation magistrale, c’est notre place de spectateur qui est interrogée : quels spectateurs sommes-nous ? Comment recevons-nous les œuvres et comment en parlons-nous ? Le tout sous la houlette rieuse d’un passionné passionnant.