La mort est suspendue dans un soupir qui dure, et tout recommence.
La demi-véronique est le nom d’une passe en tauromachie, qui voit le taureau absorbé par l’éventail de la cape du torero, contraint à l’arrêt. Comme un soupir en musique, c’est une pause, un silence dans l’exécution du mouvement. Entre théâtre et musique, Jeanne Candel nous entraîne, avec Lionel Dray et Caroline Darchen, dans un ballet théâtral, une performance aventureuse aux images fortes et à la musique symphonique. Captivante. Le spectacle suit pas à pas le chemin, le fil de la 5ème Symphonie de Malher et de ses deux mouvements sublimes. Le premier sonne comme une fin, le second comme un début. Dans un décor calciné aux bribes encore fumantes, il s’agit ici d’abord, dans un premier mouvement commun "d’effriter le monde – émietter le monde", détruire peu-têtre ou bien disséminer, accepter un deuil. Et puis, dans un second mouvement : reconstruire – refonder avec les miettes.