C’est toi ou le personnage qui parle, là ?
Pour un peintre ou un sculpteur, on imagine bien, mais pour des gens de théâtre, l’atelier c’est quoi ? Ce serait quoi s’il y en avait un ? Comment ça se passe, qu’est-ce qu’on y cherche, est-ce que c’est vraiment du travail ? Avec quels instruments ou quels matériaux y travaille-t-on ?… Voici une nouvelle pièce définitivement en chantier des troupes belges qu’on connaît bien au Bois de l’Aune. Dans le grand désordre des premières idées, des pensées sur l’art, des essais ratés ou des trouvailles laissées en plan, ils nous questionnent et s’interrogent joyeusement comme toujours sur le lieu essentiel de la création théâtrale, sa fonction, son utilité : l’atelier. On retrouve donc Matthias de Koning, Damiaan De Schrijver, Peter Van den Eede sur leur lieu de travail et dans leurs délires. Ça sent le foutoir à plein nez, mais c’est un faux foutoir, forcément.
De KOE fut créée en 1989 par Peter Van den Eede et Bas Teeken, tous deux étudiants au Conservatoire d’Anvers. Pour eux, le théâtre doit se faire sans artifices ; il doit être le plus transparent possible, épuré. Sur scène, il s’agit d’explorer la nature profonde de l’être humain dévoilée au public à travers un langage poétique mais aussi emprunt d’humour. Là encore, les conventions théâtrales sont renversées, notamment par l’intervention d’autres disciplines artistiques sur scène et la prise à partie du public. De Thomas Bernhard à Schopenhauer, en passant par Montaigne et des happenings médiatiques, c’est toujours la soif jamais étanchée d’émouvoir et de troubler les spectateurs qui apparaît en filigrane dans le travail de la compagnie. Une troupe très "rock’n’roll" comme la qualifient Peter Van den Eede et Bas Teeken. De KOE se compose de Natali Broods, Marlene De Smet, Bram De Vreese, Willem de Wolf, Pol Geusens, Belinda Roels et Peter Van den Eede. Ils ont été accueilli au BLA notamment lors des représentations de L’Homme au crâne rasé.
Créé au début des années 80, aux Pays-Bas, Maatschappij Discordia a initié cette nouvelle vague du théâtre flamand et hollandais qui remet en question la fonction du metteur en scène pour replacer l’acteur au centre du dispositif de création (production et artistique). En rupture avec les conventions du jeu traditionnel, les acteurs de Discordia ont expérimenté sur le plateau une distance critique avec leurs rôles, ouvrant de nouvelles voies à l’interprétation. Conscients de jouer, à la recherche d’une vérité, ils créent une relation avec le public, témoin direct du processus de la représentation. A partir de 1983, Discordia réinterroge les textes du répertoire et leur pertinence actuelle : Handke, Bernhard, Wilde, Dumas ou Beckett ; plus de cent pièces sont ainsi proposées au public sous forme de dramaturgie active, plutôt qu’interprétées dans une version définitive. A noter que Matthias de Koning (co-fondateur de compagnie Discordia avec Jan Joris Lamers) était l’un des professeurs de tg STAN au Conservatoire d’Anvers.