Résister, c’est aussi rire et créer.
Dans Musée haut, musée bas, Sulki et Sulku étaient des œuvres d’art et ils sortaient du tableau. Depuis ils n’arrêtent pas de parler, de tout et son contraire, de commenter l’actualité, avec la vivacité des enfants qui veulent encore jouer et ne se lassent jamais de remettre en désordre ce qui est trop rangé. Deux dandies tendres et insolents, toujours d’accord pour ne pas l’être complètement, d’accord. Ils dérangent les certitudes, les leurs comme celles des autres, nous bousculent quand ça s’installe ou quand ça se prend trop au sérieux. Qu’ils fassent un tour au supermarché avec le pape, inventent le football sans ballon ou parlent politique, ils en appellent, sous la plume jubilante de Jean-Michel Ribes qu’on ne présente plus, à un "rire de résistance", et nous embarquent dans leurs jeux critiques et joyeux. On rit et on résiste aussi, forcément.
Artiste à la frontière des genres, Jean-Michel Ribes revendique la fantaisie subversive. Auteur et metteur en scène d’une vingtaine de pièces, dont Théâtre sans animaux, Musée haut, musée bas, il poursuit un parcours créatif libre et met en scène, entre autres, des textes de Petter S. Rosenlund, Roland Dubillard, Sébastien Thiéry, Jean-Marie Gourio. Son œuvre littéraire et théâtrale a reçu de nombreux prix. Il écrit et réalise aussi pour le cinéma (Musée haut, musée bas, Brèves de comptoir...), s’illustre à la télévision avec des séries devenues cultes, Merci Bernard et Palace. À la tête du Théâtre du Rond-Point depuis 2002, il y re-crée certaines de ses pièces. En 2017, il écrit et met en scène Sulki et Sulku ont des conversations intelligentes. Son dernier ouvrage, Cris écrits est paru en mai 2018.