Parlons-nous, parlons-en.
Le cinéaste Alain Cavalier et le metteur en scène Mohamed El Khatib se sont rencontrés par erreur. Une histoire de caméra achetée, mais pas la bonne. Depuis ils bavardent de tout et de rien, de leurs vies, de leurs arts, de leurs histoires vécues ou fantasmées de part et d’autre de la Méditerranée. Ils ont eu envie de faire quelque chose ensemble, mais pas un film, pas non plus une pièce de théâtre… alors quoi ? Ils choisissent de mettre en jeu leurs échanges et de les poursuivre dans un dispositif scénique simple. Ils auscultent méthodiquement des rêves qui les ont occupés chacun, ou préoccupés. Ils nous les font partager. Ils fabriquent soir après soir une conversation publique, l’essai d’un portrait croisé de leurs deux personnalités si différentes a priori, mais pas tant.
Alain Cavalier, à la sortie de l’IDHEC devient assistant réalisateur de Louis Malle et réalise son premier court métrage en 1958. Suivront deux longs métrages aux sujets très politiques qui lui attireront les foudres de la censure. Après quelques films et un long silence, il revient au cinéma avec Le Plein de super, premier d’une série de films à l’écart des modes et des courants. Alain Cavalier est l’exemple quasi unique d’un cinéaste ayant entamé sa carrière dans le cinéma classique pour peu à peu épurer sa mise en scène jusqu’à quitter totalement les circuits traditionnels de production et de création.