Il y a de la place pour tout le monde, et toutes les places sont bonnes. On peut même en changer à volonté.
2147, c’est l’année avancée par un rapport très sérieux qui verrait l’Afrique inverser la courbe de son statut dans la mondialisation. Où la pauvreté, si tout se passe bien, y aura diminué, de moitié. Il va falloir attendre et patienter ? Moïse Touré, Jean-Claude Gallotta et leurs interprètes, danseurs acteurs et musiciens, pour la plupart africains, font une seconde partie au spectacle qu’ils ont créé en 2004, intitulé alors 2147, l’Afrique. Ils y témoignaient de leur attachement au continent africain et de leur désarroi face au cynisme scandaleux d’un tel rapport. Ils reviennent aujourd’hui sur l’absurdité de cette échéance programmée, manifestant une autre inquiétude encore. Celle de voir l’Afrique disparaître sans que personne n’y trouve à redire. Celle d’une perte irrémédiable de l’imaginaire proprement africain, de ses symboliques, de ses identités qui se dilueraient peu à peu dans le grand marché du monde, génération après génération. Neuf interprètes et six auteurs burkinabés, français et ivoiriens prêtent leur plume et leur imaginaire pour résister à la disparition.