Alain Simon s’invente des fouilles de théâtre, pour en jouer et pour le célébrer. Il reconstitue Les trois sœurs de Tchekhov avec infiniment de délicatesse, comme le ferait au pinceau un archéologue. Du texte, il n’y a plus que les répliques des sœurs, Olga, Irina, Macha, comme si tout le reste avait disparu. Et l’histoire revient par vagues, histoire aussi d’un monde qui disparaît, avec sa galerie de personnages à bout de souffle, leurs espoirs et les renoncements, la mélancolie qui étire le temps en éternité.