Alessandro Serra adapte en langue sarde la pièce Macbeth de Shakespeare, peut-être la plus jouée à travers le monde. Une pièce maudite, pour certains. Tous les rôles sont tenus par des hommes, et bien sûr la mort rôde. Qu’on soit en Écosse ou en Sardaigne, il y a des destins tragiques, la violence est partout la même, l’appétit du pouvoir au prix du sang, l’ivresse de la puissance… Il y a comme ailleurs des forteresses sardes dont les hauts murs gardent la mémoire de massacres sanglants et autres régicides. On y perpétue aussi des traditions guerrières, rites violents, fêtes macabres et autres carnavals avec leurs masques effrayants… Les acteurs, la scénographie et la mise en scène font du plateau un monde intemporel où gronde la menace d’un choc comme tellurique. Voici un spectacle qui sans nul doute marquera la saison théâtrale en France et dans le monde, par sa force brute, son animalité, sa très grande beauté.

Diplômé en études théâtrales à l’Université La Sapienza (Rome), auteur d’une thèse sur la dramaturgie de l’image, et formé au théâtre corporel par Yves Le Breton, Alessandro Serra fonde la compagnie Teatropersona en 1999. Il commence par monter ses propres textes, signant décors, costumes et lumières. Entre 2006 et 2011, il crée La Trilogie du silence autour des œuvres de Beckett, Schulz et Proust. En 2009, il réalise, Il Principe Mezzanotte pour le jeune public, développe un langage chorégraphique, en 2015, avec L’ombra della sera, et H+G. Alessandro Serra prône une esthétique où l’acteur et la composition des images occupent une place centrale. En 2017, Macbettu marque son retour au théâtre de texte. La même année, il crée FRAME, sur l’univers d’Edward Hopper.