C’est pas si loin
Une bonne distance sépare le père et sa fille, qui tournent l’un autour de l’autre, sans se voir. 225 millions de kilomètres, ça commence à faire. La fille vit sur Mars avec une partie de l’humanité en exil, le père est resté sur la terre qu’on connaît, en piteux état, on est en 2077. Ça n’est pas si loin. Ils se racontent et nous racontent leur histoire sensible et intime, à peine catastrophique, aimante, humaniste, en mouvement perpétuel, comme un ballet familial à la douceur inquiétante, sur la musique des astres et autres satellites. Une histoire vaguement futuriste, au réalisme déconcertant, un peu la nôtre. On retrouve avec impatience l’écriture scénique, l’univers tendre et grave de Tiago Rodrigues, actuel directeur du Festival d’Avignon, sa générosité et cette façon unique qu’il a, avec les acteurs, de poser dans l’air les grosses questions, comme en apesanteur.