Il faut se laisser faire par la magie du plateau et des sons, par la beauté des corps et des instants qui surgissent. Il y a là des hommes (au sens des humains ou de l’humanité) qui bataillent drôlement avec ce qu’ils ont à faire ou avec des petits problèmes d’équilibre, en général ou en particulier, quand la nature dégringole et menace. La terre, les pierres et les matières, les arbres qui tombent, le vent dans les voiles, la pluie qui pleure sur un visage… Il y a une joie inquiète qui nous traverse à mesure que le temps passe, c’est le fol espoir des hommes qui se relèvent encore et encore, peut-être, quand tout le reste tombe. Il y a une émotion qui s’insinue, ou bien une grande frayeur, et comme un rire contemplatif au beau milieu des catastrophes. Les spectacles de Nathalie Béasse font des images puissantes qui travaillent nos sensations, entre théâtre, danse et arts plastiques.

Formée aux Beaux-Arts, nourrie de Performing-Art, Nathalie Béasse fonde sa compagnie en 1999 et propose un théâtre à la frontière du théâtre, de la danse et des arts visuels : happy child, wonderful world, tout semblait immobile, roses, le bruit des arbres qui tombent... Sur une proposition de Gwenaël Morin, elle occupe le Théâtre du Point du Jour à Lyon, quatre mois en 2016. Elle a été invitée de la 45ème Biennale de Venise en 2017, est artiste associée à la Comédie, scène nationale de Clermont-Ferrand depuis janvier 2019 et investira le théâtre de la Bastille de mai à juin 2019. En écho à son écriture de plateau, elle mène des performances in situ dans des environnements singuliers et écrit des spectacles avec des adolescents psychotiques, des détenus et des amateurs.