Il faut que ça sorte, il faut que ça sorte…
Thierry Raynaud doit dire le texte Kolik de l’auteur de théâtre et romancier Rainald Goetz, c’est prévu comme ça. Il n’a pas l’air d’aller très bien, ou alors il n’a pas envie, ou bien il est malade, enfin on sent que ça bataille entre le texte et l’interprète, voire le personnage. Aussi bien il ne va pas le faire. On imagine un immense tourment, très violent, peut-être même suicidaire. Il boit beaucoup, il éructe des phrases courtes, des ordres, des injures, ça ne va pas. Il en veut à la terre entière. Peu à peu la boisson fait des ravages, on ne sait pas comment il tient encore debout, il parle de révolution, de pulsions, déverse des flots de paroles comme on vomit. Il se vide par tous les trous, peut-être pour en finir une bonne fois pour toutes, peut-être pour se libérer et faire peau neuve. Quelqu’un rôde. Un surveillant, la mort, un appel à la vie ? On ne le saura pas… On attend avec impatience ce nouvel opus, la puissance et l’engagement du théâtre d’Hubert Colas.